Avant que ne soient décernés les Prix Nobel la semaine prochaine, “la science qui fait rire, puis réfléchir” a été récompensée, cette nuit, par les désormais célèbres prix Ig Nobel, sous la houlette du magazine Improbable research.
Dans la catégorie « Management » gloire aux Italiens. Selon Alessandro Pluchino, Andrea Rapisarda, et Cesare Garofalo, une organisation donnée gagnerait en efficacité si les promotions hiérarchiques étaient faites de manière aléatoire. Leurs travaux se basent sur le principe de Peter selon lequel tout employé s’élève dans la hiérarchie jusqu’à son niveau d’incompétence maximum.
L’Ig Nobel d’ingénierie a été décerné à Karina Acevedo-Whitehouse, Agnes Rocha-Gosselin et Diane Gendron. Leur petit hélicoptère, piloté à distance, permet de collecter le mucus et les gaz expirés par des baleines sans se salir ni se mouiller les mains. Voir une démonstration de l’appareil sur le site de la BBC.
L’Ig Nobel de physique, n’en doutons pas, permettra de sauver des vies ou tout du moins d’éviter quelques fractures hivernales. Lianne Parkin, Sheila Williams et Patricia Priest ont démontré que porter des chaussettes à l’extérieur de ses chaussures limitait le risque de chute sur un sol gelé.
Libiao Zhang, Min Tan, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang of China et Gareth Jones ont publié l’an dernier une étude remarquée sur la pratique de l’inflation la fellation chez les chauves souris.
L’Ig Nobel de la paix concerne la douleur. Qui n’a jamais insulté la Terre entière, de bon matin, en se cognant un orteil dans la porte de la salle de bain ? Richard Stephens, John Atkins et Andrew Kingston l’affirment, jurer est un bon moyen d’augmenter sa tolérance à la douleur. Un phénomène qui n’avait jusqu’alors jamais été étudié.
L’Ig Nobel de santé publique a été décerné à Manuel Barbeito, Charles Mathews et Larry Taylor pour leurs travaux sur les microbes qui s’accrochent au scientifique barbu. Ils ont montré que certaines bestioles que l’on trouve dans les laboratoires de microbiologie s’installaient durablement dans les poils de celui qui les manipule.
L’Ig Nobel d’économie est collectif et couronne l’ensemble de l’œuvre des lauréats. Les dirigeants de Goldman Sachs, AIG, Lehman Brothers, Bear Stearns, Merrill Lynch et Magnetar l’ont bien mérité puisqu’ils ont “créé et promu de nouvelles manières d’investir de l’argent en maximisant les gains financiers et en minimisant le risque pour l’économie mondiale, ou une portion de celle-ci”. Bizarrement, et contrairement à tous les autres lauréats, aucun d’entre eux n’est venu récupérer le prix
Dans la catégorie médecine, Simon Rietveld et Ilja van Beest ont été couronnés pour leur étude sur l’influence des montagnes russes sur l’asthme. Les résultats de leurs travaux suggèrent que les difficultés respiratoires – la dyspnée – varie en fonction de l’état émotionnel des patientes étudiées.
Du côté de la chimie, les vainqueurs sont les chercheurs Eric Adams, Scott Socolofsky, Stephen Masutani ainsi que la compagnie pétrolière BP. Ils ont rendu un grand service à la science en réfutant la vieille croyance que l’eau et l’huile n’étaient pas miscibles. BP n’est pas venu à la cérémonie, à l’inverse des trois scientifiques américains.