Scénario inattendu, hier, à l’école primaire Vivaldi de Saint-Pathus. Un professeur des écoles en charge d’une classe de CE 2 a été interpellé, au sein de l’école, vers 8 heures, par des policiers en civil du commissariat de Meaux. Les enquêteurs le soupçonnaient de détenir sur son ordinateur personnel plusieurs dizaines de milliers d’images à caractère pédopornographique, après une affaire similaire survenue voilà quelques semaines dans un autre département et qui a conduit l’enseignant à être placé en garde à vue là-bas.
L’instituteur habitant Meaux, la suite de la procédure a atterri au commissariat voilà quelques jours.
Lorsque les fonctionnaires de police, très réactifs, se sont présentés à son domicile, hier, très tôt, l’enseignant, un célibataire de 52 ans, était absent. Ils se sont donc rendus sur son lieu de travail, où des parents avaient déjà déposé leurs enfants à l’accueil périscolaire. « Mais il n’y a eu aucun trouble dans l’école », assure l’inspecteur d’académie, Jacques Marchal. Un remplaçant a immédiatement pris en charge les enfants de la classe de CE 2.
Il enseigne depuis près de vingt-cinq ans dans cette école
Bien noté par sa hiérarchie, l’homme enseigne depuis près de vingt-cinq ans dans cette école. Il n’avait jamais fait parler de lui et avait la réputation d’être un bon professeur. « Mon fils est avec lui cette année et il est très content, assure à la sortie de l’école Magali, très étonnée des faits reprochés. Je vais lui demander s’il n’y a pas de problème en rapport avec de la pédophilie. »
Karine, une autre mère, se montre moins surprise : « Ça ne me surprend pas tant que ça. Il est assez timide et renfermé. Ma fille l’a eu il y a deux ans il est assez sévère mais bon instituteur. Il n’y a jamais eu d’incidents. De toute façon, il y a tellement longtemps qu’il est là que ça se serait su. » « Et puis il est peut-être innocent », insiste une autre maman. L’inspection académique décidera de l’avenir professionnel de l’enseignant « en fonction de l’enquête ».
C’est aujourd’hui que l’enseignant connaîtra son sort. Après une nuit passée en garde à vue, il sera déféré devant le parquet de Meaux pour captation d’image à caractère pornographique mettant en scène des mineurs. Le procureur décidera de le juger soit dans le cadre du plaider-coupable, c’est-à-dire à huis clos, soit en comparution immédiate, c’est-à-dire en public. L’homme devra expliquer ce que faisaient sur son ordinateur les quelque 100000 fichiers, photos ou vidéos, sur lesquels on voit des enfants d’une dizaine d’années, nus ou en situation équivoque. Certaines ont été téléchargées, d’autres ont été réalisées par l’enseignant lui-même dans des lieux publics comme à la plage pendant ses vacances. (LEPARISIEN.FR)